Vincent Mauger

Vincent Mauger associe des matériaux, des techniques de construction et des formes proliférantes, à la fois archaïques et sophistiquées, et développe ainsi des compositions à grande échelle, qui questionnent notre relation à l’espace. Il exploite les tensions, les contradictions entre l’esthétique d’un monde virtuel et une dimension plus artisanale, plus brute, entre contamination et fonctionnalité.

Sans titre, 2015, Tubes de PVC gris, 1,8 x 1,8 x 1,8 m environ, La Chapelle de la Souhaitier, Plouër-sur-Rance

Une sculpture en PVC d’environ deux mètres de diamètre est posée à même le sol. Pour constituer cette œuvre l’artiste a choisi des tubes de PVC gris qu’il a ensuite découpés, assemblés et collés, de manière à conférer à sa création une forme sphérique tridimensionnelle à la structure alvéolée. Cet aspect organique de la surface permet l’intégration harmonieuse de l’œuvre au sein du contexte dans lequel elle est présentée, et le volume de l’œuvre invite le visiteur à se déplacer autour d’elle. L’œuvre dévoile ainsi toute sa complexité : pourtant stable et inerte, elle semble s’animer au gré de la lumière et du mouvement du spectateur, à la manière d’une illusion d’optique. Le visiteur est invité à se déplacer dans l’espace pour appréhender tous les points de vue de l’œuvre. Ainsi grâce à l’intervention de l’artiste, les rigides tubes de PVC semblent se déformer sous leurs propre poids et l’œuvre cependant lourde apparaît étonnement légère. Malgré son intervention minime sur le matériau (il sculpte uniquement les extrémités des tubes), l’artiste met en lumière toute la beauté plastique du tube de PVC, un matériau dont les qualités esthétiques restent d’ordinaire inexploitées. L’œuvre Sans titre, porte en elle une forte dimension organique qui vient dialoguer avec le site naturel. Vincent Mauger s’intéresse à la manière dont ses œuvres dialoguent avec l’espace dans lequel elles sont présentées. Nombre d’œuvres crées par Vincent Mauger sont faites à partir de matériaux non nobles utilisés au quotidien ou dans des techniques de construction, tel la brique, l’aggloméré ou encore des cagettes en plastique. L’artiste nous invite ainsi à porter un regard nouveau sur ce qui nous entoure.

D’après le texte rédigé pour la FIAC hors-les-murs 2016, de Magali Moreau et Léo Panico-Djoued, Elèves de l’Ecole du Louvre.

Sans titre, 2014, sculpture, 1.85 m x 5.5 m x 6 m, tubes PVC 10 cm de diamètre, colle, Jardin de la mairie, Plouër-sur-Rance

« Je m’intéresse à l’évocation de paysages et d‘espaces, incluant cette notion de rêverie ressentie face à un espace qui nous domine.
Les espaces créés, par mes installations, incitent à établir ce rapport avec le paysage. Le public se retrouve en présence de paysages dépouillés, arides et bruts où la présence humaine est reléguée.
Il s’agit de donner à voir des paysages construits, fabriqués, dans lesquels les notions d’ossature et de structures propres à l’architecture sont convoquées. En les observant, le public peut être dérouté : est-il face à l’agrandissement ou à la réduction d’un élément naturel stylisé ? »

Vincent Mauger

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